Akhi, 19 ans, vit dans une région reculée de Kurigram au Bangladesh, un des districts les plus pauvres du pays. Si pauvre que certains parents sont conduits à marier leurs filles très tôt, pour alléger le fardeau familial. Pour leur éviter d’arriver à une telle extrémité, Plan International propose aux jeunes filles, telle Akhi, des formations leur permettant de subvenir à leurs besoins et de soutenir leurs familles.
Il est rare que nous mangions 2 fois par jour
Akhi, 19 ans, vit avec sa mère, son frère et sa sœur. Sa mère travaille comme ouvrière agricole mais le peu d’argent qu’elle gagne chaque jour ne suffit pas et la famille doit généralement survivre avec un seul repas par jour.
Au Kurigram, beaucoup vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le manque d’infrastructures et les problèmes de connectivité avec le reste du pays ont laissé la région à la traîne par rapport à d’autres districts du Bangladesh. Les habitants vivent de l’agriculture, mais la plupart d’entre eux n’ont pas de terres et sont donc contraints de travailler comme journaliers pour des propriétaires terriens.
« Nous avons du mal à manger 2 fois par jour. Et les jours où ma mère ne peut pas travailler, nous arrivons à peine à manger une fois par jour. »
Certains parents marient leurs filles très jeunes pour alléger le fardeau familial
Pour des familles comme celle d’Akhi, les choix de vie sont limités et l’extrême pauvreté peut conduire certains parents à marier leurs filles très tôt, pour alléger le fardeau familial.
Pour prévenir les mariages d’enfants dont les conséquences sont dramatiques pour les filles, Plan International a lancé le projet « Child Not Bride » (L’enfant n’est pas une épouse).
Financé par le Téléthon NRK, une campagne télévisée annuelle de collecte de fonds de la Norwegian Broadcasting Corporation, le projet offre aux filles et aux jeunes femmes menacées de mariage précoce une formation professionnelle afin qu’elles puissent trouver un emploi décent ou créer leur propre entreprise.
Les filles acquièrent des compétences et peuvent soulager leurs familles
Identifiée comme vulnérable par le projet, Akhi a été invitée à participer à une formation lui permettant d’acquérir des compétences nouvelles. Elle a choisi d’apprendre à réparer les téléphones portables et s’est donc inscrite en apprentissage dans un atelier près de chez elle. Elle y a acquis, en un mois, toutes les compétences pratiques dont elle avait besoin pour devenir technicienne en réparation.
À la suite de la formation, Akhi a reçu un capital d’amorçage qu’elle a utilisé pour acheter du matériel lui permettant de créer, chez elle, sa propre entreprise de réparation. Sa famille a également bénéficié d’un soutien financier pour financer les études de sa sœur cadette.
« Aujourd’hui, je sais réparer les téléphones. Maintenant, je voudrais apprendre à réparer les smartphones. En même temps, j’essaie d’ouvrir une boutique sur le marché afin d’avoir encore plus de clients », explique Akhi. « Je facture entre 80 et 100 takas par combiné. Aujourd’hui, je gagne environ 150 takas/jour. »
« J’investis une partie de l’argent dans mon entreprise et je donne le reste à ma mère. »
Akhi a réussi à remettre en question la notion de « travail d’homme »
Bien que les femmes soient de plus en plus nombreuses à entrer sur le marché du travail au Bangladesh, l’inégalité entre les sexes reste un problème persistant. En effet, les normes traditionnelles en matière de genre, les relations de pouvoir déséquilibrées et les inégalités d’accès aux compétences et aux ressources ont pour conséquences que les femmes sont souvent victimes de discrimination et ont du mal à trouver un emploi décent.
En bousculant les normes sociales, Akhi a réussi à remettre en question la notion de « travail d’homme » et elle peut désormais aller de l’avant, forte des connaissances et les compétences dont elle avait besoin pour devenir indépendante.
« Avant, je pensais que réparer des téléphones portables était un métier d’homme, qui en outre demandait beaucoup de connaissances. Mais j’ai changé d’avis après avoir suivi la formation », explique Akhi.
« Maintenant, je crois qu’à partir du moment où une fille a acquis les connaissances nécessaires, elle est tout à fait capable d’entretenir des téléphones portables. »
a propos du programme
Le projet Child Not Bride (CNB) est mis en œuvre par Plan International à Kurigram, au Bangladesh, grâce à un financement de NRK Telethon. Utilisant le mentorat pour développer les compétences techniques des jeunes gens, et plus particulièrement des jeunes femmes, le projet soutient la création d’activités génératrices de revenus pour l’autonomisation économique des jeunes.
Le projet est mis en œuvre par nos organisations partenaires RDRS Bangladesh et MJSKS avec l’objectif global de soutenir l’éducation des filles et la sécurité économique afin de réduire le nombre de mariages précoces dans le district.