« Je ne veux pas que d’autres femmes passent par ce par quoi ma mère est passée », dit Ningsi, 19 ans. Après avoir mis sa mère enceinte alors qu’elle n’avait que 16 ans, son père a fui leur village et a laissé sa mère élever le bébé, seule.

Ningsi sensibilise sa communauté sur les risques des grossesses précoces

Aujourd’hui, Ningsi anime une réunion chez elle pour cinq de ses ami·es ainsi que leurs parents. À l’intérieur de la salle bondée, elle engage une discussion intergénérationnelle sur les conséquences négatives des mariages précoces et les moyens de les prévenir.

Grâce au dévouement et à la détermination de Ningsi, la plupart des adolescent·es et leurs parents dans son village commencent à comprendre les dangers à long terme du mariage forcé.

« Armées de ces connaissances, les filles peuvent devenir actrices dans la défense de leurs propres droits »

Ningsi

Plan International soutien Ningsi dans son projet de construction d’un centre de santé géré par les jeunes, « Youth Posyandu », mis en place dans son village. Ces centres de santé sont généralement gérés par des adultes pour fournir des soins aux mères et aux bébés. Le centre de Ningsi est également géré par 15 jeunes de 12 à 18 ans. Leur rôle est de partager de l’information avec d’autres enfants et jeunes pour sensibiliser la prochaine génération aux pratiques traditionnelles qui peuvent nuire à leur santé et à leur bien-être.

Ningsi utilise souvent sa propre histoire comme exemple de ce qui peut arriver lorsque les adolescent·es ne sont pas renseigné·es sur leur santé sexuelle et reproductive et leurs droits. Lorsqu’elle est née en novembre 2003, sa mère, Welmince, avait 16 ans.
Elle a dû abandonner l’école et élever sa fille avec l’aide de ses parents. Cependant, quand Ningsi était assez âgé, Welmince pu retourner au lycée et a finalement passé ses examens et obtenu son diplôme.

Plus tard, quand elle a entendu cette histoire, elle a réalisé que les grossesses non-désirées résultent souvent d’un manque d’informations sur les droits sexuels et reproductifs. Ningsi s’est rendu compte que ces enjeux étaient encore d’actualité au sein de sa communauté. 20 ans plus tard, le même manque de respect des droits des filles continue d’engendrer les grossesses précoces.

Une jeune leadeuse milite contre les multiples causes des grossesses précoces

En août 2021, Ningsi est devenu militante au centre de santé des jeunes et a décidé de concentrer les efforts de sensibilisation sur l’amélioration de la nutrition des enfants et la sensibilisation aux dangers du mariage forcé.

À mesure que la session de sensibilisation débute, les enfants et leurs parents partagent des anecdotes et échangent des connaissances sur divers sujets, y compris la violence sexuelle, l’égalité filles-garçons, les dangers du mariage précoce et les risques liés à l’utilisation des médias sociaux tel le cyber-harcèlement.

Depuis que Ningsi a commencé son travail de sensibilisation et de plaidoyer auprès des autorités locales, il n’y a plus eu de cas de grossesse chez les adolescentes dans son village.

Ningsi affirme avoir été inspirée par sa mère qui, après avoir quitté l’école, est devenue bénévole communautaire et animatrice pour Plan International. Dès son jeune âge, Ningsi a été sensibilisée aux inégalités filles-garçons et au respect des droits des filles en accompagnant sa mère rendre visite aux habitant·es de leur village.

Quand elle a été assez âgée, Ningsi a commencé à participer à certaines des activités de formation organisées par Plan International pour les enfants et les jeunes. Ces activités comprenaient les thèmes de violence de genre, les risques de mariage forcé et l’importance pour les enfants de suivre un régime alimentaire nutritif pour réduire le retard de croissance.

« Les cas de retard de croissance sont dus à la malnutrition, qui n’est pas seulement causée par un manque de nourriture. « C’est aussi dû aux jeunes mères qui se sont mariées trop tôt et qui ne savent pas comment nourrir leurs enfants avec une alimentation équilibrée »

Ningsi

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