Après un premier refus et 2 ans de campagne, l’ONG Plan International a réussi à obtenir un emoji « règles » auprès du consortium des emojis : Unicode. L’emoji « règles » en forme de goutte de sang est aujourd’hui disponible sur les Iphones avec la dernière mise à jour IOS 13.2 et sur tous les ordinateurs !
Plus qu’un simple emoji, c’est une véritable victoire pour briser un tabou aux lourdes conséquences à travers le monde et faire avancer les droits des filles et des femmes !
Pourquoi est-ce si important d’avoir un emoji « règles » ?
- 500 millions de filles et de femmes dans le monde n’ont pas accès à des protections hygiéniques
- 48 % des filles en Iran, 10 % en Inde et 7 % en Afghanistan croient encore que les règles sont une maladie
- En Afrique, 1 fille sur 10 ne va pas à l’école quand elle a ses règles
Plus qu’un simple emoji, une victoire pour les droits des filles !
Rose Caldwell, directrice générale de Plan International au Royaume-Uni qui est à l’origine de cette campagne, a déclaré :
« Nous sommes ravis de voir arriver cet emoji, une goutte de sang tant attendue, qui marque une avancée décisive dans la lutte contre le tabou des règles. Les filles et les femmes nous ont dit que cet emoji les aideraient à parler plus librement de leurs règles. C’est pourquoi nous avons mené une campagne si ardue pour en faire une réalité.
Mais ce n’est qu’une partie de la solution. Nous savons que les filles du monde entier sont mises de côtés à cause de leurs règles, qu’il s’agisse d’1 fille sur 5 qui est victime d’intimidation et de moqueries au Royaume-Uni, des filles du Zimbabwe qui ont abandonné leurs études à cause du récent cyclone qui a détruit les installations sanitaires dans les écoles ou celles qui vivent dans des camps de réfugiés au Bangladesh et qui n’ont pas accès aux protections hygiéniques. »
Carmen Barlow, responsable du développement numérique de Plan International au Royaume Uni, expliquait, lors de la campagne, le rôle décisif qu’un emoji pouvait avoir pour briser les tabous :
« Les emojis jouent un rôle crucial dans notre vocabulaire numérique et émotionnel, ils transcendent les barrières culturelles et nationales. Pour une organisation comme Unicode, reconnaître que les menstruations doivent être représentées dans ce nouveau langage mondial constitue un pas en avant considérable pour briser une culture mondiale de honte autour des règles. »
« Les règles sont un phénomène universel : la moitié de la population mondiale y est confrontée tous les mois. Pourtant, personne n’en parle et l’on dénote un manque d’accompagnement et d’informations des adolescentes, même en France où le sujet demeure tabou », ajoutait alors Yvan Savy, directeur de Plan International en France.
Un tabou aux lourdes conséquences à travers le monde
Plus de 500 millions de filles et de femmes dans le monde n’ont pas accès à des protections hygiéniques. Parfois contraintes d’utiliser des torchons, des feuilles d’arbre ou de papier, des morceaux de vêtements, de la boue séchée, elles sont exposées à des problèmes hygiéniques et de graves risques d’infection. Certaines sont aussi privées des informations nécessaires à la connaissance de leurs corps. Découvrez leurs histoires :
« Je ne savais pas ce qui m’arrivait et ce que je pouvais faire pour arrêter le saignement. » Agnès, 16 ans, Ouganda
Dans le monde entier, le tabou des règles a un énorme impact sur les filles. Elles ont honte de leur corps, n’ont plus confiance en elle. Elles sont laissées sans aucune information ni connaissances dont elles ont pourtant besoin lors de leurs premières règles.
« Pendant mes règles, je suis obligée de rester assise au même endroit pendant 6 ou 7 jours parce je n’ai ni serviettes hygiéniques, ni vêtements de rechange et aucun endroit propre et sûr pour me changer », confie Senowara, 15 ans, réfugiée rohingya dans le camp de Cox’s Bazar au Bangladesh.
Quand j’ai mes règles, je ne peux pas aller à l’école.
Peace, 15 ans, en Ouganda raconte : « Quand j’ai mes règles, je ne peux pas aller à l’école. J’ai peur qu’il y ait du sang sur mon uniforme, et que toute la classe se moque de moi. Du coup, je mets des bouts de chiffons dans ma culotte, mais ça ne marche pas vraiment. Je n’ai pas les moyens de m’acheter des serviettes. »