Causes et conséquences de l’excision sur la vie des filles
230 millions de filles et de femmes dans le monde ont été victimes d’excision. Une pratique dont les causes, très ancrées dans les traditions, ont des conséquences désastreuses sur la vie des filles. Explication de ce fléau.
Qu’est-ce que l’excision ?
Les mutilations génitales féminines, plus communément appelées excisions, désignent l’ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins extérieurs ou toute autre lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non médicales. Dans la plupart des pays, la majorité des filles sont excisées avant leurs 5 ans.
L’excision constitue une violation brutale des droits humains et de l’intégrité physique et morale des filles et des femmes qui a des conséquences directes violentes sur leurs vies et peuvent provoquer des séquelles à long terme.
Au moins 230 millions de filles et de femmes en vie aujourd’hui ont subi des mutilations génitales dans 31 pays. 2 millions de cas supplémentaires pourraient se produire d’ici 2030 alors qu’ils auraient pu être évités.
La tradition, principale cause des mutilations génitales féminines dans le monde
Cette forte propension à l’excision dans ces pays s’explique essentiellement par la dimension traditionnelle, culturelle et/ou religieuse de la pratique en place depuis des siècles.
En effet, l’excision fait partie d’un rituel traditionnel de passage à l’âge adulte pour les filles âgées à peine d’une quinzaine d’années, âge auquel elles sont censées se marier. C’est pourquoi l’excision se pratique traditionnellement juste avant le mariage, afin de rendre la future jeune mariée « pure » aux yeux de son futur mari.
L’excision est aussi un moyen pour les hommes de contrôler la sexualité de leurs femmes.
Toutefois, le procédé a perdu de son sens culturel et traditionnel : l’opération est aujourd’hui généralement réalisée avant l’âge de 5 ans en milieu rural et dans les 40 jours suivant la naissance en milieu urbain. Les hommes refusent parfois d’épouser une fille non excisée, car l’excision n’est pas seulement une pratique culturelle ou religieuse, c’est aussi un moyen pour les hommes de contrôler la sexualité des femmes.
La pression sociale, le tabou autour du sujet, le manque d’information sur ses conséquences néfastes pour la santé, les amalgames avec la religion musulmane, les croyances et les superstitions très ancrées dans les communautés, font de l’excision une des pratiques traditionnelles néfastes les plus difficiles à éradiquer au monde.
L’excision : une pratique principalement présente en Afrique
Cette pratique se déroule principalement en Afrique où l’on estime le nombre d’excisions à 91,5 millions.
Les pays où la prévalence de l’excision chez les filles et les femmes de 15 à 49 ans est la plus élevée sont la Guinée (95 %), Djibouti (94 %), le Mali (89 %) et l’Egypte (87 %). Seuls 3 pays n’ont pas encore adopté de loi contre ces pratiques : le Libéria, la Sierra Leone et le Mali.
La pratique de l’excision est également présente au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique Latine.
Cette forte propension à l’excision dans ces pays s’explique essentiellement par la dimension traditionnelle, culturelle et/ou religieuse de la pratique, en place depuis des siècles.
Les conséquences désastreuses de l’excision sur la vie des filles
Les mutilations génitales féminines constituent une violation manifeste des droits humains.
Les complications liées à l’excision et aux mutilations génitales, qui s’accentuent au moment de la puberté, sont nombreuses et violentes :
- Problèmes vaginaux, souffrances,
- saignements abondants,
- infections (tétanos, maladies sexuellement transmissibles…),
- déscolarisation dans les cas où l’excision est suivie d’un mariage précoce,
- douleurs en urinant,
- douleurs pendant les rapports sexuels et les menstruations,
- risques d’incontinence,
- complications lors des grossesses et des accouchements,
- infertilité,
- détresse psychologique,
- état de choc violent et mort.
Dans la plupart des cas, les conséquences catastrophiques de cette forme de mutilation génitale féminine sont inconnues des populations la pratiquant. En effet, la majorité des femmes excisées qui rencontrent ces problèmes ne savent pas que ceux-ci sont liés à l’excision dont elles ont été victimes enfants, ces problèmes ne survenant pour la plupart qu’au moment de la puberté.
Nos actions pour lutter contre l’excision
L’ONG Plan International dénonce l’excision comme une violation fondamentale des droits des femmes et des enfants.
Nous sensibilisons les communautés pour mettre fin aux mutilations génitales féminines. Pour cela, nous :
- travaillons auprès des mères, des pères, des chefs de communautés et des chefs religieux afin d’attirer leur attention sur les conséquences de cette pratique traditionnelle néfaste pour la santé des filles et pour faire changer les opinions sur cette pratique ancestrale.
- formons des bénévoles issus des communautés afin qu’ils puissent diffuser les messages aux populations, aux chefs de village et au sein même des gouvernements.
- attachons une grande importance aux associations locales dans les pays où nous intervenons afin d’avoir un plus grand impact dans la société.
- mettons en place des cérémonies alternatives de passage de l’enfance à l’âge adulte, pour remplacer l’excision des filles qui signifie qu’elles sont devenues femmes.
- menons un travail de plaidoyer auprès des gouvernements afin que ceux-ci continuent de mettre en place des actions pour favoriser l’abandon de cette pratique et, qu’à terme, une loi interdisant l’excision soit votée dans tous les pays concernés.
- soutenons l’éducation des filles, en mettant l’accent sur leur droits pour qu’elles puissent se défendre face à l’excision. L’excision entraîne d’autres problèmes qui privent les filles de leurs droits : le mariage précoce et le rejet de la scolarité des filles sont aussi des pratiques ancrées dans la société.
Nous sensibilisons aussi le grand public aux dangers de l’excision à travers nos campagnes, comme par exemple la campagne L’excision, c’est non !