200 millions de filles et de femmes dans le monde ont été victimes d’excision. Toutes les 10 secondes, 1 fille dans le monde subit une mutilation génitale. Comme chaque année, l’ONG Plan International se mobilise à l’occasion de la Journée mondiale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, le 6 février, pour dénoncer cette violation des droits des femmes et des enfants.
Une pratique ancrée depuis toujours dans les mœurs
Plan International lutte depuis plusieurs décennies contre la pratique de l’excision dans le monde. Très ancrée dans les mœurs et traditions des communautés, elle ne peut être éradiquée que par un travail régulier sur le long terme de sensibilisation toutes les parties prenantes, les familles, les enfants, les autorités, les services de santé… ainsi qu’un fort travail de plaidoyer auprès des gouvernements pour le vote d’une loi l’interdisant.
200 millions de filles victimes dans 30 pays
L’excision concerne 200 millions de filles et de femmes dans 30 pays du monde, se déroule principalement en Afrique où l’on estime le nombre de victimes à 92 millions. La Somalie et la Guinée sont les 2 pays les plus touchés. Elle y est également présente au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique Latine et persiste en Europe de l’ouest, en Amérique du nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande car les déplacements de populations entraînent le déplacement des coutumes.
Que faisons-nous pour lutter contre cette violation des droits des filles ?
Plan International dénonce l’excision comme une violation fondamentale des droits des femmes et des enfants. Pour mettre fin aux mutilations génitales féminines, nous sensibilisons les communautés pour :
- faire changer les opinions sur cette pratique ancestrale,
- faire évoluer la place et le rôle des filles dans la société,
- encourager le plus possible l’éducation des filles pour qu’elles ne reproduisent pas la pratique sur leurs propres filles.
C’est pourquoi nous travaillons auprès des mères, des pères, des chefs de communautés et des chefs religieux afin d’attirer leur attention sur les conséquences de cette pratique traditionnelle néfaste pour la santé des filles.
Notre action a aussi pour rôle de former des volontaires afin qu’ils puissent diffuser les messages aux populations, aux chefs de village, et au sein même des gouvernements.
Nous menons un travail de plaidoyer auprès des gouvernements afin que ceux-ci continuent de mettre en place des actions pour favoriser l’abandon de cette pratique et, qu’à terme, une loi interdisant l’excision soit votée dans tous les pays concernés.
Nous soutenons aussi l’éducation des filles, en mettant l’accent sur leur droits pour qu’elles puissent se défendre face à l’excision. L’excision entraîne d’autres problèmes qui privent les filles de leurs droits : le mariage précoce et le rejet de l’éducation des filles sont aussi des pratiques ancrées dans la société et seule l’éducation de toutes et tous pourra mettre fin à ces inégalités. Nous attachons une grande importance aux associations locales dans les pays où nous intervenons afin d’avoir un plus grand impact dans la société.
Notre expérience sur le terrain montre que les filles sont plus vulnérables que les garçons et que leur éducation est primordiale pour le développement de leur communauté et leur pays. Eduquer les filles, c’est investir dans leurs connaissances, leurs compétences et dans la transmission de ces savoirs au sein de leur famille et de leur communauté. Il est donc important d’inclure les filles, les femmes, les garçons et les hommes dans ce travail de l’égalité des genres afin de rompre le cercle des inégalités.