La plus grande enquête jamais réalisée sur la violence en ligne par Plan International montre qu’une fille sur cinq a quitté ou réduit considérablement son utilisation d’une plateforme de réseaux sociaux après avoir été harcelée, tandis qu’une fille sur dix a changé sa façon de s’exprimer.

58 % des filles de 15 à 25 ans ont déjà été victimes de harcèlement ou d’abus sur les réseaux sociaux

Plan International présente les résultats de sa nouvelle enquête menée auprès de 14 000 filles âgées de 15 à 25 ans dans 22 pays, dont le Brésil, le Bénin, les États-Unis et l’Inde.

Cette étude historique révèle que plus de la moitié (58 %) des filles interrogées ont été victimes de harcèlement ou d’abus en ligne au moins une fois dans leur vie. Les attaques sont plus fréquentes sur Facebook, où 39 % disent avoir été harcelées, mais elles se produisent sur toutes les plateformes incluses dans l’étude mondiale, y compris Instagram (23 %), WhatsApp (14 %), Snapchat (10 %), Twitter (9 %) et TikTok (6 %).

Le type d’attaque le plus courant est l’utilisation de propos abusifs ou insultants, signalée par 59 % des filles qui ont été harcelées. Viennent ensuite la volonté délibérée d’embarrasser (41 %), les critiques visant leur apparence physique (body shaming) et les menaces de violences sexuelles (39 % dans les deux cas).

Ces abus ont de graves conséquences sur la vie des jeunes filles

Les réseaux sociaux représentent une partie importante de la vie des jeunes : ils sont largement utilisés pour des activités de militantisme, de divertissement, pour apprendre et rester en contact avec les ami.e.s et la famille, en particulier en cette période de pandémie COVID-19.

Comme l’explique une jeune femme de 18 ans, originaire du Népal : « Les réseaux sociaux sont très importants de nos jours, et je les utilise souvent pendant trois à quatre heures par jour. »

Le harcèlement a de graves conséquences sur la confiance et le bien-être des filles. 39 % des personnes interrogées déclarent qu’il diminue l’estime de soi, 38 % qu’il crée un stress mental et émotionnel et 18 % qu’il peut être à l’origine de problèmes à l’école.

Anne-Birgitte Albrectsen, directrice générale de Plan International, a indiqué : « Ces attaques ne sont peut-être pas physiques, mais elles sont souvent menaçantes, implacables et limitent la liberté d’expression des filles. Le fait de chasser ainsi les filles des espaces en ligne nuit à leurs capacités d’agir dans un monde de plus en plus numérique, ainsi qu’à leur capacité à être vues, entendues et à devenir des leaders. »

Une forme d’abus difficilement contrôlable

A ce sujet, Anne-Birgitte Albrectsen commente : « Il est décevant de constater que les filles sont laissées seules pour faire face aux violences en ligne, ce qui a de profondes conséquences sur leur confiance et leur bien-être. Avec le COVID-19 qui nous pousse à vivre davantage en ligne et avec l’amélioration de l’accès à Internet dans le monde entier, il est temps que les plateformes numériques prennent des mesures et protègent leurs utilisateurs et utilisatrices. »

Bien qu’un tiers (35 %) des personnes interrogées aient signalé les responsables, les abus persistent parce qu’il leur est toujours possible de créer de nouveaux comptes et qu’un nombre important de personnes doivent signaler les contenus préjudiciables avant que des mesures ne soient prises.

L’action de Plan International et des filles du monde entier

Les filles et les jeunes femmes du monde entier exigent que des mesures urgentes soient prises par les entreprises en charge de ces réseaux sociaux : 44 % des filles interrogées affirment que ces entreprises doivent faire plus pour les protéger.

Au mois d’octobre, Plan International a mené une campagne mondiale au cours de laquelle des filles du monde entier ont écrit une lettre ouverte à Facebook, Instagram, TikTok et Twitter pour leur demander de mettre en place des mesures plus fortes et plus efficaces pour signaler les abus et le harcèlement.

Plan International demande également aux gouvernements de mettre en œuvre des lois spécifiques pour lutter contre les violences fondées sur le genre en ligne et garantir que les filles qui en sont victimes aient accès à la justice. 

Les entreprises de réseaux sociaux ont le pouvoir de faire changer les choses. 

Anne-Birgitte Albrectsen ajoute : « Elles doivent faire davantage pour s’attaquer aux comportements préjudiciables et faire en sorte que leurs plateformes soient des environnements sûrs qui permettent aux filles, aux jeunes femmes, aux jeunes LGBTQI+ et aux autres groupes vulnérables de s’exprimer pleinement et de jouer le rôle qui leur revient de droit pour façonner le monde moderne. »

Pour consulter le rapport : https://plan-international.org/publications/free-to-be-online/

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