Causes et conséquences des discriminations des filles face à l’éducation
Le contexte
Dans le monde, 118,5 millions de filles, entre 6 et 18 ans, ne sont pas scolarisées.
Notre ONG rappelle que l’éducation est un droit fondamental pour tous les enfants, selon l’article 28 de la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989 ratifiée par 195 pays. L’éducation d’une fille est reconnue comme l’un des leviers les plus puissants pour sortir de la pauvreté et pour s’émanciper.
Notre priorité : agir pour que des millions de filles puissent aller à l’école ! Car scolariser une fille, c’est lui permettre de prendre confiance en elle, de faire ses propres choix et d’avoir un métier pour construire son avenir.
En 2021, les filles restent les premières victimes d’inégalités :
- 132 millions de filles âgées de 6 à 17 ans sont encore privées d’école ;
- 63 % des adultes analphabètes dans le monde sont des femmes ;
- 1 fille sur 4 ne va pas à l’école dans les pays en développement ;
- 63 millions de filles sont astreintes au travail forcé ;
- 12 millions de filles sont mariées de force chaque année avant l’âge de 18 ans, soit près de 33 000 filles par jour ;
- Près de 120 millions de filles, soit 1 fille sur 10 de moins de 20 ans, ont été confrontées à la violence sexuelle.
Pourquoi les filles ne vont-elles pas à l’école ?
Les filles dans le monde et en particulier dans les pays en développement continuent d’être discriminées injustement en raison de leur sexe. Elles sont privées d’éducation parce qu’elles naissent « filles ». Les freins à leur éducation sont multiples :
Dans certaines sociétés, les filles sont considérées comme un fardeau pour la famille. Leur éducation n’a donc aucune importance car leur destin est d’être mariées jeunes et de s’occuper des tâches ménagères et des enfants.
Les parents, n’étant parfois jamais allés à l’école eux-mêmes, ne remettent pas en question les discriminations liées aux traditions culturelles de ne pas scolariser les filles. Dans certains pays, les violations des droits des filles sont si répandues et normalisées que les sanctions sont rares.
Les familles en situation d’extrême pauvreté ne peuvent subvenir aux frais de scolarité de leurs enfants, et si elles le peuvent, elles font souvent le choix de scolariser leurs garçons plutôt que leurs filles.
Les filles, plus que les garçons, sont exposées à la maltraitance, aux violences physiques et morales et aux abus sexuels à l’école et sur le trajet de l’école, de la part du personnel éducatif ou des garçons, ce qui conduit de nombreux parents à retirer leurs filles de l’école.
1 fille sur 10 ne va pas à l’école quand elle a ses règles car de nombreux établissements scolaires ne proposent pas d’endroit où elles peuvent se changer, ou alors parce que les protections hygiéniques coûtent cher et qu’elles sont forcées de rester chez elles.
L’épuisement physique et moral dû au travail forcé, les douleurs récurrentes dues à l’esclavage domestique, les grossesses précoces et infections sexuellement transmissibles suite aux violences sexuelles, et les mutilations génitales féminines les empêchent d’avoir une scolarité normale.
Chaque année dans le monde, 12 millions de filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. Ces filles sont généralement déscolarisées pour subvenir aux besoins de leur mari, s’occuper des tâches ménagères et des enfants. Les mariages forcés maintiennent les filles dans un statut inférieur à l’homme.
Elles contraignent les adolescentes à quitter l’école. Elles sont la conséquence des mariages précoces et forcés, des violences sexuelles et du non-accès à la contraception et à l’avortement.
Les filles sans identité juridique et sans certificat de naissance ne peuvent pas s’inscrire à l’école, passer d’examens scolaires, obtenir des diplômes et ne peuvent pas poursuivre leur éducation jusqu’au bout pour prétendre à un métier et sortir de la pauvreté.
La pauvreté amène souvent les parents à faire travailler leurs filles ou à les vendre. Considérées comme une charge, ce sont les premières à être exploitées.
exacerbent la vulnérabilité des filles et les discriminations. Les écoles détruites par la guerre, les conflits ou une catastrophe naturelle les rendent impraticables et dangereuses, l’isolement en cas d’épidémie, la précarité des camps de réfugiés, privent les filles d’éducation. Les familles se retrouvent aussi dans des situations précaires qui augmentent la pression économique qui pèse sur les foyers, entraînant les familles à marier leur fille ou à les obliger à travailler.
Les conséquences de la non scolarisation des filles
La non-scolarisation des filles présente de graves conséquences sur la vie de chacune d’entre elles, mais aussi sur le développement de leur communauté et de leur pays tout entier :
- La non-scolarisation des filles les maintient dans un statut inférieur à celui des garçons. Une fille qui ne va pas à l’école aura plus de mal à faire entendre sa voix. Marginalisée, elle ne pourra s’exprimer, prendre les décisions qui concernent son corps et sa vie, voter, participer activement aux prises de décision de la société dans laquelle elle vit et avoir un rôle en tant que citoyenne libre.
- La non-scolarisation des filles ne leur permet pas de sortir de la pauvreté. Cette situation risque de se perpétuer à la génération suivante car une fille non-éduquée ne peut pas comprendre l’intérêt de donner à ses enfants une éducation de qualité. Et pourtant ; chaque année passée par une fille sur les bancs de l’école augmente son futur revenu de 10 à 20 %.
- La non-éducation des filles est un véritable manque pour le développement des pays. Une année de scolarisation supplémentaire fait progresser le produit intérieur brut (PIB) annuel d’un pays de 0,37 %.
- La non-éducation des filles présente un risque important pour leur santé et celle de leurs enfants. Une fille non scolarisée aura plus de difficultés à accéder et à suivre les recommandations et les conseils de prévention et de soins pour elle-même et ses enfants. Un enfant né d’une mère qui sait lire a 50 % de chances en plus de survivre après l’âge de 5 ans.
Les actions de Plan International pour l’éducation des filles
« Il n’existe aucun instrument de développement plus efficace que l’éducation des filles. »
Kofi Annan, ex-Secrétaire des Nations unies
Parce que l’éducation des filles est un formidable instrument de lutte contre la pauvreté, Plan International agit pour favoriser la scolarisation des filles et leur maintien dans un système éducatif de qualité pendant au moins 9 ans, pour leur permettre de construire leur avenir. L’ONG lutte contre ces inégalités pour permettre aux filles de se construire un avenir pour devenir des femmes libres et aux pays d’atteindre l’égalité entre les filles et les garçons.
Pour cela, Plan international :
et les équipe avec du matériel scolaire, aussi dans les zones reculées, pour rendre l’éducation accessible à toutes les filles.
aux filles et aide les parents à payer leurs frais de scolarité, car la pauvreté des familles est le premier frein à leur éducation.
grâce aux équipes locales qui font du porte-à-porte et rencontrent les villageois·e·s.
pour qu’ils prennent conscience qu’elles ont les mêmes droits qu’eux.
à une éducation de qualité et à l’égalité entre les filles et les garçons à l’école.
de leurs filles pour les inscrire à l’école et leur permettre de passer des diplômes.
et d’activités génératrices de revenus pour aider les familles à augmenter leurs revenus et pouvoir subvenir aux frais de scolarité de leurs enfants et en particulier des filles.
grâce à des toilettes propres et séparés pour les filles et des codes de conduite non-violente pour le personnel éducatif en les formant à l’égalité entre les filles et les garçons, et en renforçant la sécurité des filles sur le trajet de l’école.
en créant des clubs pour leur permettre de se regrouper, d’échanger, d’apprendre et d’être informées sur leurs droits.
pour éviter les grossesses précoces et les maladies qui déscolarisent les filles.
pour que ce sujet ne soit plus tabou et distribue des protections hygiéniques pour permettre aux filles de continuer à aller à l’école pendant leurs règles.
dans les zones touchées par une catastrophe naturelle, un conflit ou une épidémie, notamment dans les camps de réfugié·e·s, pour que les filles soient en sécurité et continuent à étudier.
locaux, gouvernementaux et internationaux en faveur de l’éducation des filles et de sa gratuité.
« Les sensibilisations pour l’éducation des filles ont permis de ramener à l’école des filles en décrochage scolaire. »
Grégoire Ali-Djoto, responsable de l’enseignement du programme de Plan International pour la réforme des collèges au Togo
En 2020, plus de 6 millions de filles ont eu un meilleur accès à l’éducation grâce à Plan International. Le mouvement mondial pour l’égalité entre les filles et les garçons doit se poursuivre et devenir une priorité absolue des gouvernements pour que les filles puissent bénéficier des mêmes droits et des mêmes opportunités que les garçons, comme précisé par l’Objectif de Développement Durable n°5 signé par les Etats membres de l’ONU en 2015. En juin 2018, le G7 réuni au Canada a annoncé un investissement historique de 3,8 milliards de dollars dédié à l’éducation des filles en situation de crise.
« J’ai appris l’importance de mes droits en tant que fille, je sais que mon éducation est très importante. »
Amintou, 8 ans, participante au programme d’éducation des enfants au Cameroun
En parrainant une fille ou un garçon avec Plan International France, vous participez directement à la sensibilisation de l’ensemble de sa communauté à l’importance de l’égalité entre les filles et les garçons. Chacun des programmes de parrainage vise à renforcer l’autonomie des femmes et des jeunes filles, d’abord à l’école puis dans la vie sociale et professionnelle.
Apprentissage des droits et de l’égalité filles-garçons, lutte contre le mariage précoce, sensibilisation à la santé sexuelle et reproductive, formation professionnelle ou encore soutien psychologique sont autant d’actions menées par les équipes de Plan International pour permettre aux filles aujourd’hui de devenir des femmes libres demain.
Grâce à vous, plus de 1,3 millions d’enfants (dont plus de 830 000 filles) sont parrainé·e·s au sein du réseau Plan International. Merci de faire partie du Plan !