Causes et conséquences des inégalités entre filles et garçons dans le sport
Les filles parviennent-elles à se faire une place dans le sport ? Plan International rappelle qu’encore trop de filles dans le monde n’ont pas le droit de faire du sport librement. Dans certaines familles, le sport n’est autorisé que pour les garçons. Interdites de pratiquer une activité sportive, les filles sont bien trop souvent discriminées, isolées ou forcées à s’occuper du foyer.
Découvrez pourquoi les filles demeurent privées de sport et comment Plan International agit pour leurs donner accès aux mêmes droits que les garçons et les aider à s’émanciper grâce au sport.
Les causes des inégalités entre les filles et les garçons dans le sport
Dans certains pays, les filles, en raison de leur genre, ont un statut inférieur à celui des garçons. Il est mal vu pour elles, voire interdit, de faire du sport, de la compétition ou d’assister à des matchs. Leurs familles s’opposent aussi à ces activités pour se conformer aux traditions et aux coutumes locales et ne pas être critiquées et exclues de la communauté.
De plus, les filles n’ont pas le droit de montrer leur corps et de porter des tenues de sport comme des shorts ou des t-shirts. Les gestes qu’elles sont autorisées à faire sont limités à ceux rendus nécessaires à leur vie domestique et parentale.
12 millions de filles sont mariées chaque année dans le monde, soit 1 fille toutes les 3 secondes. Les filles mariées trop jeunes sont privées d’éducation et d’activités extra-scolaires. Elles ne connaissent pas leurs droits à exercer les activités qu’elles veulent et ne peuvent pas se défendre. De plus, cantonnées à rester au foyer, à exercer des tâches domestiques et avoir une vie précaire, elles n’ont pas le temps et les moyens financiers pour faire du sport ou avoir des loisirs.
Chaque jour, 20 000 adolescentes accouchent dans le monde. Tout comme les filles victimes de mariages précoces, celles qui deviennent mères trop jeunes n’ont pas l’opportunité de faire du sport car leur rôle, parce qu’elles sont nées filles, est de rester à la maison pour s’occuper des enfants. Téléportées dans une vie d’adulte, elles en oublient leur enfance et n’ont plus de loisirs.
Dans certaines communautés, la seule place des femmes est à la maison pour s’occuper des enfants, de la cuisine, du ménage et des tâches domestiques. Elles sont privées de leur liberté et n’ont d’autres activités que les responsabilités familiales.
L’absence de toilettes et de vestiaires séparés des garçons, de surveillance ou d’éclairage sur les terrains et dans les salles de sport sont aussi des obstacles à la pratique du sport par les filles. Étant donné qu’elles ne sont pas censées faire du sport, ces infrastructures ne sont pas adaptées pour elles et les exposent davantage aux risques d’insultes, d’agressions et de discriminations.
Les filles issues de milieux défavorisés n’ayant pas accès à des protections hygiéniques pendant leurs règles ne peuvent pas sortir de chez elles et encore moins faire du sport.
Cela peut être dû à un manque de moyens financiers ou à des traditions culturelles qui donnent plus d’importance à l’éducation des garçons, mais également à la pression sociale, aux mariages forcé ou aux grossesses précoces. Beaucoup de filles ne vont pas à l’école ou arrêtent l’école très jeunes. Elles se retrouvent à s’occuper du foyer ou à devoir travailler. Elles n’ont alors plus le temps ou l’opportunité de pratiquer un sport.
Dans de nombreuses communautés, les filles sont censées pratiquer des « sports de filles » comme la gymnastique ou la danse, celles qui s’essayent à des « sports de garçons » sont victimes de moqueries ou de pressions de la part de leur entourage. Cela dans tous les pays du monde. Les garçons refusent de jouer avec elles et restent persuadés qu’elles seront moins fortes.
Au niveau professionnel mondial, on constate que ces discriminations persistent. Les sports et les exploits sportifs réalisés par les femmes sont moins visibles dans les médias. Elles restent victimes de railleries sexistes et elles demeurent moins bien payées que les hommes. Aujourd’hui, seuls 4 % de la couverture sportive est dédiée au sport pratiqué par les femmes.
Les conséquences des inégalités entre les filles et les garçons dans le sport
Les filles privées de sport ne sont pas conscientes de leurs capacités et de leur potentiel. Gardant en elles l’impression qu’elles ne sont pas assez fortes, elles ne développeront pas leur confiance en elles et auront plus de mal à se sentir libres et sûres d’elles une fois adultes.
Faire du sport est bon pour le corps et la santé autant physique que mentale. Privées d’activités physiques, les filles sont plus sujettes aux maladies ou aux dépressions à l’âge adulte.
Le sport apprend la confiance en soi et développe la force physique et mentale. Consciente de leurs capacités, les filles peuvent plus facilement défendre leurs droits, leur corps et leurs libertés. Elles peuvent même prendre des cours d’arts martiaux pour apprendre à se défendre physiquement si elles sont agressées.
La Convention Internationale des droits de l’enfant, stipule que chaque enfant a le droit de jouer et d’avoir des loisirs. Le sport est aussi un jeu. Les droits des filles sont bafoués lorsqu’elles sont privées de sport.
Cantonnées à rester à la maison et à ne pas pratiquer d’activités, les filles auront moins d’ambition pour apprendre un métier. Elles auront moins d’opportunités de devenir indépendantes et de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
Plus les filles sont privées de sport, plus les stéréotypes sur la faiblesse et l’inactivité des filles sont renforcés. C’est un cercle vicieux.
De plus, les préjugés sur les sports considérés comme « pour les filles » et les sports « pour les garçons » continuent. Chaque fille ou chaque garçon qui pratique un sport réservé à l’autre sexe est victime de moqueries, de discriminations, d’agressions et peut se voir interdire l’accès au sport qui les passionne. Elles et ils sont privé·e·s de leur libertés individuelles.
Si les filles ne sont pas vues sur les terrains de sport, l’espace public demeure masculin. Sans mixité ni partage de l’espace public, garçons et filles auront moins l’habitude d’être mélangé··e·s, de se connaitre et de lier des amitiés. Cela renforce les et perpétue les discriminations, le harcèlement sexuel et les violences faites aux femmes.
Les actions de Plan international pour que les filles aient accès au sport
A travers le monde, Plan International met en place des programmes pour que les filles puissent pratiquer l’activité sportive dont elles rêvent, avec :
- Des centre d’entrainement pour les filles où elles peuvent faire du sport, connaître leurs droits, apprendre à jouer et travailler en équipe et avoir confiance en elles ;
- Des matchs de football pour que les filles s’amusent et prennent conscience de leur potentiel ;
- Des sessions de sensibilisation communautaire à l’égalité entre les filles et les garçons et l’importance de l’éducation des filles ;
- Des cours d’éducation sexuelle pour que les filles ne soient pas victimes de grossesse précoce qui la forcera à abandonner l’école et les cours de sport ;
- Des formations professionnelles pour que les filles apprennent un métier et deviennent indépendantes financièrement et libres de faire du sport si elles le souhaitent ;
- Le soutien aux groupes de jeunes militant·e·s qui défendent l’égalité entre les filles et les garçons dans le monde.
« Avec Plan International, j’ai beaucoup appris. J’ai pu devenir un exemple pour les autres, ça m’a aidé à mieux communiquer, à me socialiser et à avoir une meilleure vision de mon avenir. J’ai pu faire entendre ma voix et défendre mes droits. »
Anielka, participante au projet la League au Nicaragua
Plan International agit pour que les filles aient autant de place dans la société que les garçons et profitent pleinement de leurs droits. Ensemble mobilisons-nous pour que les filles ne soient plus sur les bancs de touche mais prennent le pouvoir sur le terrain !