Causes et conséquences des violences sexistes et sexuelles
Qu’est-ce qu’une violence sexiste et sexuelle ?
Une violence sexiste et sexuelle est une forme de violence faite à l’encontre d’une personne en raison de son genre ou de sa sexualité. Elle se manifeste par des actes, des comportements ou encore des discours fondés sur des inégalités et des normes de genre préconçues, visant à exercer un pouvoir sur la personne qui en est victime. Elle peut se produire dans différents contextes : dans l’espace public, la sphère privée, à l’école, au travail etc. Elle cause de graves souffrances physiques, sexuelles et psychologiques.
Les filles et les femmes sont particulièrement touchées par les violences sexistes et sexuelles du fait, notamment, de la place qui leur est donnée dans les sociétés patriarcales et des violations permanentes de leurs droits. Elles sont alors confrontées à des rapports sexuels forcés, au harcèlement de rue, verbal, en ligne, aux mutilations génitales féminines, aux mariages forcés, à l’esclavage domestique, ou encore à l’exploitation sexuelle.
Les causes des violences sexistes et sexuelles
Les violences sexistes et sexuelles prennent racines dans plusieurs facteurs :
- Des sociétés et normes sexistes : dans certaines sociétés, des normes de masculinité toxique sont acceptées et parfois même encouragées. Ces normes poussent les hommes à exercer un pouvoir sur les filles et les femmes, entrainant des comportements violents et dominants. De l’autre côté, les filles restent trop souvent blâmées lorsqu’elles s’opposent à ces normes et leur parole reste discréditée.
- Un manque de sensibilisation : de nombreux pays ne sensibilisent pas ou trop peu aux droits des filles, soit par refus de donner la place à ces enjeux dans l’agenda politique, par manque d’application des programmes de sensibilisation par les écoles ou encore par manque de moyens. N’étant pas sensibilisés à l’importance du respect des droits des filles, de nombreux enfants grandissent en reproduisant des comportements violents.
- Un manque de sanctions : en plus d’un manque de sensibilisation, de nombreux gouvernements ne mettent pas en place les lois destinées à faire respecter les droits des filles et des femmes, à condamner certaines pratiques ou à punir les agresseurs. Ainsi, certains comportements, tels que le harcèlement de rue et certaines pratiques telles que l’excision ou les mariages forcés sont toujours tolérées et pratiquées librement.
- Pauvreté et exclusion sociale : les inégalités socio-économiques et la marginalisation peuvent accroître les risques de violences sexistes et sexuelles. Certaines familles ont recours à des pratiques violentes, telles que le mariage forcé de leur fille, pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Aussi, certaines filles en situation de pauvreté sont parfois obligées de travailler dans des emplois non encadrés ni sécurisés, tels que le travail sexuel ou l’esclavage domestique.
- Crises humanitaires et situations d’urgence : dans les situations de crises humanitaires ou de conflits, les risques liés aux violences faites aux filles sont accrus, du fait de leur âge, de leur genre et du manque de protection. C’est le cas notamment lorsqu’elles vivent dans des camps de réfugié·es ou qu’elles sont entrainées dans des emplois dangereux, tels que l’exploitation sexuelle pour survivre.
Les conséquences des violences sexistes et sexuelles
Les violences sexuelles causent des problèmes de santé physiques et psychologiques sur les filles, à court et long terme. Survivantes de ces violences, elles développent ainsi des traumatismes qui ont de graves séquelles sur leur avenir, leur estime de soi et leur vie sexuelle. Dans de nombreux cas, elles doivent aussi faire face aux maladies sexuellement transmissibles, telles que le VIH par exemple.
Les violences sexistes et sexuelles vécues dans l’enceinte ou sur le chemin de l’école poussent les filles à la déscolarisation. D’autres violences vécues dans leur vie privée, telles que l’excision, le mariage forcé ou encore l’esclavage domestique, ont un impact conséquent sur leur éducation. Déscolarisées, elles ne peuvent pas accéder aux formations et métiers de leur choix, ce qui les maintient dans la pauvreté et qui entrave leur émancipation et autonomie.
Les filles victimes de violences ont beaucoup plus de difficultés à réaliser leur plein potentiel dans de nombreux domaines de leur vie privée, sociale et sociétale. Déscolarisées, en mauvaise santé physique et mentale, forcées de travailler dans des emplois informels ou parfois interdites de choisir leur travail ; elles ne peuvent contribuer à la vie en société et au développement de celle-ci.
Les actions de Plan International
Plan International rappelle qu’il est nécessaire de combattre les violences sexistes et sexuelles, de protéger les filles et de garantir leurs droits.
Pour cela, l’organisation met en place des actions dans ses pays d’interventions pour alerter et sensibiliser les communautés, les décideur·euses politiques et religieux·euses, les professeur·es, les garçons et les filles aux droits de ces dernières ainsi qu’aux violences auxquelles elles peuvent être confrontées.
Plan International défend aussi, à travers ses programmes, l’accès à une éducation inclusive et de qualité. Elle joue un rôle central dans la lutte contre ces violences en encourageant une culture de respect, de consentement et de l’égalité filles-garçons.
Concrètement, l’organisation met en place des séances de sensibilisation dans les écoles et lutte contre le décrochage scolaire. Elle favorise la construction de toilettes séparées, accessibles et sécurisés pour protéger les filles. Elle protège aussi les filles, et plus largement les enfants, réfugiées et déplacées en temps de conflit ou dans des situations de crises, pour que l’accès à une éducation sûre et de qualité et l’accès à des infrastructures d’accueil et de santé soient maintenus.
Au Burkina Faso par exemple, l’ONG Plan International France a mis en place le programme BASE visant à améliorer la scolarisation des enfants dans les zones à fort défi sécuritaire, avec comme objectif notamment la mise en place de mesures de prévention et de protection dans les espaces éducatifs et dans la communauté des enfants accompagnés.